Microsoft, Google et d'autres unifient enfin les noms des groupes APT : une avancée stratégique pour la cybersécurité

Menaces informatiques : Microsoft, Google, CrowdStrike et Palo Alto unifient (enfin) la nomenclature des groupes malveillants
Le 2 juin 2025, un changement discret mais stratégique a été annoncé dans le domaine de la cybersécurité : Microsoft, Google (via Mandiant), CrowdStrike et Palo Alto Networks ont lancé une collaboration pour harmoniser la façon dont sont nommés les groupes de cyberattaquants.
Pourquoi est-ce important pour vous, entreprise, même si la cybersécurité n’est pas votre cœur de métier ? Parce que cette initiative va profondément améliorer la compréhension, la communication et la réaction face aux cybermenaces. Et cela vous concerne directement, comme toutes les organisations connectées.
🧠 Que sont les groupes APT ou “menaces persistantes avancées” ?
On parle de groupes APT (Advanced Persistent Threat) lorsqu’il s’agit d’acteurs organisés, bien financés, souvent liés à des États, capables de mener des campagnes longues, discrètes et ciblées. Ces groupes ne visent pas forcément à “faire du bruit”, mais à infiltrer des systèmes pour :
- voler de la propriété intellectuelle,
- espionner des communications internes,
- ou parfois, saboter des infrastructures.
Les entreprises privées, les collectivités, les établissements de santé, les fournisseurs technologiques ou industriels peuvent tous être visés. Et le secteur n’a que très peu de visibilité claire sur ces acteurs, en partie à cause d’un problème… de nommage.
🗂️ Un même groupe, plusieurs noms : un casse-tête mondial
Chaque entreprise de cybersécurité utilise historiquement ses propres conventions pour nommer les groupes malveillants :
- Chez CrowdStrike, on parle de Fancy Bear
- Chez Microsoft, du groupe STRONTIUM
- Chez Mandiant, de APT28
- Chez Palo Alto, de TH-2615
➡️ Ce sont pourtant les mêmes attaquants.
Ce morcellement crée une confusion constante :
- les entreprises ne savent pas à qui se référer,
- les responsables sécurité perdent du temps à recouper les noms,
- les rapports sont difficilement interopérables,
- les actions de défense peuvent être retardées ou incohérentes.
🌪️ Une nouvelle taxonomie météo : simplicité et clarté
La nouvelle initiative s’appuie sur une métaphore météorologique pour désigner les acteurs par pays ou par nature :
Code Météo | Origine ou type d’acteur |
---|---|
Blizzard | Russie |
Typhoon | Chine |
Sandstorm | Iran |
Sleet | Corée du Nord |
Tempest | Acteurs motivés par l’argent |
Tsunami | Acteurs privés offensifs |
Flood | Opérations d’influence |
➡️ Une cartographie visuelle, publique et mise à jour, permettra à tous — entreprises, chercheurs, gouvernements — de parler le même langage.
🏢 En quoi cela vous concerne, concrètement ?
Même si vous ne gérez pas un SOC ou un CERT, cette initiative va :
- Rendre les rapports de cybermenaces plus clairs pour les décideurs, responsables IT ou RSSI.
- Faciliter les échanges avec vos prestataires de cybersécurité (qui utilisent parfois des terminologies différentes).
- Améliorer la compréhension en interne, pour les équipes qui doivent communiquer ou réagir à une alerte.
- Favoriser l’automatisation dans les outils de détection, de veille ou d’orchestration.
Et à plus long terme ? Cela pourrait aussi faire évoluer les tableaux de bord de sécurité, les formations en cybersécurité, les outils d’analyse et de visualisation.
🎯 Conclusion : une simplification bienvenue, un impact profond
Ce changement de nommage peut sembler anecdotique. Il ne l’est pas.
Dans un domaine aussi complexe que la cybersécurité, toute initiative qui réduit l’ambiguïté améliore la réactivité.
Et quand des acteurs aussi importants que Microsoft, Google, CrowdStrike et Palo Alto s’unissent pour parler d’une seule voix, il est clair qu’il s’agit d’un tournant stratégique.
📎 Pour aller plus loin
L’annonce officielle est à lire sur le blog Microsoft :
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